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Le regard de Claude Samuel
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Le regard de Claude Samuel
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15 janvier 2010

Lectures...

A tous mes blogueurs préférés, je souhaite une très bonne année, et je leur présente mes excuses. Oui, j’ai bien eu l’excuse des fêtes, mais mon silence fut un peu long… Bref, en ce janvier glacial déjà bien entamé, reprenons nos dialogues.

Je vous avais entraîné en décembre sur le terrain polémique des concours de musique, sur lequel (pour le moment) je ne reviendrai pas, sinon pour vous conseiller la lecture du petit livre de Marc-Olivier Dupin, actuel directeur de la musique à Radio France. Auparavant, Marc-Olivier fut directeur du Conservatoire (national supérieur de musique et de danse) de Paris, bon poste d’observation pour examiner (c’est le titre de son ouvrage) les Petits secrets de musiciens … pour réussir examens et concours (Ed. tsipka dripka). Il nous parle de l’angoisse des candidats et des cas de conscience des jurés, mais surtout, en expert, des règles d’organisation des compétitions qui sont, à vrai dire, beaucoup plus complexes que le code de la route, et d’une particulière flexibilité. Encore faut-il, et je parle ici des concours internationaux, déterminer auparavant la règle du jeu. Je me souviens de certaines compétitions où, au moment de la réunion finale du jury, on passait plus de temps sur la définition des modalités du vote que sur les défauts et qualités des divers candidats…. Aujourd’hui, examens et concours sont incontournables mais, comme le note Marc-Olivier Dupin, « Le chemin initiatique de Tamino, dans la Flûte enchantée, n’est rien comparé au parcours du futur musicien professionnel. »

D’autres lectures, afin d’alimenter notre connaissance et nos réflexions. Le dernier document en date est Le cas Furtwaengler, récemment publié par les Editions Imago. L’auteur, Audrey Roncigli, prépare, nous dit-on, une thèse d’histoire culturelle sur Leonard Bernstein à Nancy-Université ; le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle avance, sur le terrain miné du nazisme, avec de solides preuves à l’appui. Et, après avoir lu les 294 pages de son étude, y compris un certain nombre de pièces annexes très officielles, on se demande comment Furtwaengler a pu être accusé après la guerre, de tous les crimes. Certes, il a poursuivi son activité musicale à Berlin après 1933, et des photos le montrent en compagnie du Führer. Mais il avait renoncé à tous postes officiels (y compris celui de directeur de l’Orchestre Philharmonique de Berlin), n’avait jamais accepté, malgré les innombrables pressions (et contrairement à Karajan), d’adhérer au parti nazi et avait, en mille occasions, résisté aux diktats du régime. On peut dire de Furtwaengler ce que l’on a dit de Chostakovitch : l’un et l’autre, face à la dictature, ont pratiqué la résistance intérieure. A tel point qu’étant soupçonné sinon d’avoir été impliqué dans le complot de juillet 1944, du moins d’avoir été mis au courant, averti qu’il risquait l’arrestation, il préféra s’installer en Suisse, avant de revenir dans son pays pour passer devant une « commission de dénazification ».

Certains auraient souhaité davantage, afin qu’il ne soit pas récupéré par le régime, ce qu’il fut, en effet, et bien malgré lui. Mais il était trop profondément allemand pour choisir l’exil et, comme d’autres d’ailleurs, persuadé de la suprématie de la culture allemande, à défendre, par conséquent, contre vents et marées. Cela prouve aussi l’importance de la musique dans l’univers politique germanique, mais ce n’est pas une découverte.

Tout cela est  parfaitement clair dans le livre d’Audrey Roncigli. Mais, en toute justice, elle n’est pas la première à ouvrir ce dossier, et deux autres lectures s’imposent en langue française : le Pour Wilhelm d’Elisabeth Futwaengler (la veuve du maestro), préfacé par Daniel Barenboim aux Editions L’Archipel, et, chez ce même éditeur, le Wilhelm Furtwaengler de Gérard Gefen – une référence.

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Commentaires
V
lire également concernant Furtwängler "Sous la baguette du Reich" de Misha Aster, Essai traduit par Philippe Giraudon aux éditions<br /> Héloïse d'Ormesson.
1
Tout cela ne répond en rien sur mes interrogations et suggestions à propos de la sélection même des jurys, pourquoi TOUJOURS les mêmes personnes, professeurs qui plus est ??
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